Energies renouvelables : La France retarde la validation de la directive européenne

Suite à une réunion médiatisée des pays de l’Union européenne en faveur du nucléaire, la France a obtenu le report de la directive européenne sur les énergies renouvelables afin de donner plus de place au nucléaire. Cette démarche ressemble à celle de l’Allemagne avec la directive sur la fin des véhicules thermiques, visant à obtenir une dernière concession. Cette nouvelle habitude suscite des inquiétudes dans les cercles de Bruxelles.

La France a retardé l’adoption de la directive sur les énergies renouvelables afin de favoriser l’utilisation du nucléaire dans la production d’hydrogène. Le nucléaire reste un sujet complexe sur le plan idéologique au sein de l’Union européenne. Après une démonstration de force des quinze pays européens favorables au nucléaire et rejoints par l’Italie à Paris le 16 mai 2023, avec pour objectif d’atteindre 150 GW de capacité nucléaire installée d’ici 2050.

La question du nucléaire, en particulier pour la production d’hydrogène, était une fois de plus un point de friction. Après de longues négociations, un accord politique avait été conclu le 30 mars 2023 pour finaliser une troisième version de la directive, considérée comme définitive. L’hydrogène “bas carbone” (produit à partir du nucléaire) avait été reconnu, ce qui permettait aux pays qui le produisent de réduire leurs objectifs en matière d’hydrogène “vert” (produit à partir d’électricité renouvelable).

Cependant, ce compromis semble désormais insuffisant pour la France, qui a fait comprendre qu’elle ne voterait probablement pas en faveur de la directive. Étant donné que d’autres pays d’Europe de l’Est s’étaient opposés, il y avait un risque élevé de rejet du texte, ce qui obligerait à recommencer le processus depuis le début. Bruxelles a donc préféré prendre du temps.