Sécheresse : Vers une augmentation des coupures d’électricité ?

Les centrales nucléaires utilisent actuellement des cours d’eau pour refroidir leurs installations en pompant de l’eau. L’eau est ensuite rejetée à une température plus élevée. Cependant, en raison de la sécheresse, certaines centrales sont contraintes de réduire leur puissance ou même de s’arrêter.

Avec l’augmentation de la fréquence des périodes de sécheresse estivale, les centrales nucléaires sont confrontées à un risque de surchauffe. Ces centrales sont situées près de cours d’eau afin de pouvoir les utiliser pour le refroidissement. Or, pendant les périodes de sécheresse, les cours d’eau sont déjà à des niveaux bas, et le pompage accentue encore leur réchauffement.

L’année dernière, six centrales ont dû procéder à des coupures. Cette année, il est prévu que ces interruptions se poursuivent voire s’intensifient. Annie Podeur, présidente de la deuxième chambre de la Cour des comptes, a expliqué lors d’une présentation au Sénat en mars dernier que ces indisponibilités estivales pourraient être multipliées par trois ou quatre d’ici 2050.

Il convient de noter que 51 % de l’eau prélevée en France est utilisée pour le refroidissement des centrales électriques, principalement nucléaires. Selon Emmanuelle Verger, directrice d’EDF Hydro, la filiale en charge des grands barrages et des réservoirs d’eau, les lacs ont atteint leur niveau le plus bas pendant l’été 2022. De plus, en raison d’un hiver sec, les stocks d’eau ne se sont pas reconstitués. L’eau ne sert pas uniquement au refroidissement des centrales, elle est également utilisée pour l’agriculture, le tourisme et la consommation d’eau potable.

Pour s’adapter à cette situation, EDF envisage de tester la récupération de vapeur d’eau à la sortie des tours aéroréfrigérantes des centrales. Cette mesure vise à récupérer l’eau sous forme de vapeur et à la condenser pour la réutiliser, ce qui réduirait la dépendance aux cours d’eau et préserverait les ressources en eau disponibles pour d’autres usages tels que l’agriculture et la consommation humaine.